Rêves et poussières

Rêves et poussières

Du bien fondé de la laïcité.

Laïcité ?

 

Décidemment, chaque débat que lance notre gouvernement est sujet à polémique et me permet d’alimenter ma chronique « coup de gueule ». Une fois de plus, au travers du thème de la « laïcité » et de son filigrane « la place de l’Islam en France », j’ai bien peur que le résultat de ces cogitations ne soit une fois de plus la perte d’une partie de nos libertés individuelles. Pourquoi ? Comment ?

Déjà, il y a quelques temps, je m’étais interrogé au sujet du port du foulard, destiné à cacher la chevelure d’une musulmane. Simple accessoire vestimentaire ou signe ostentatoire d’appartenance à une religion ?

Avant les années soixante, aurais-je accepté d’être soigné par une bonne sœur portant le voile ? Oui, sans hésitation. Aurais-je accepté de faire garder à l’école mes enfants par une bonne sœur portant le voile ? Encore oui et on ne peut pas me taxer d’être un fervent catholique, je suis athée. Hélas, depuis, le port du foulard a été laissé loin de nos préoccupations, au profit du voile islamique, du hidjab, du niqâb, de la burka comme une gradation inexorable vers un intégrisme dur.

Comment en est-on arrivé là ? Y a-t-il seulement un problème ?

Oui, il y a bien un problème avec l’Islam en France, en Europe et en Occident d’une manière générale, j’en conviens.

Mon sentiment est que nos charmants politiques veulent s’attaquer seulement aux conséquences et oublient un peu trop facilement, comme ils en ont si souvent l’habitude, les causes de ce qui se passe aujourd’hui en France. L’intégration ne se fait pas à sens unique. Généralement, c’est le résultat d’un subtil dosage entre ce qui est accepté par l’étranger accueilli dans un nouveau pays et ce qu’il apporte de sa culture et que ses nouveaux congénères sont prêts à accepter.

Cette intégration ne s’est pas faite, ou plutôt, elle s’est interrompue et a même régressée. La première génération d’immigrants d’Afrique du Nord, juste après la seconde guerre mondiale, était discrète bien que maltraitée par la république. Sans doute consciente que s’était peut-être le prix à payer pour pouvoir offrir à leurs enfants une autre vie, cette génération sacrifiée avait atteint un certain niveau d’intégration. La seconde génération a eu accès aux études mais hélas, un racisme omniprésent a fermé le monde du travail à une très grande partie de cette population « ghettoïsée » dans les cités et les crises économiques successives n’ont rien arrangé. La troisième s’est alors enfermée dans le communitarisme et à force d’être pointé du doigt avec des lois votées « contre eux », dans une sorte de réaction épidermique bien compréhensible, elle est tombée dans plus de religion, plus d’Islam, plus d’intégrisme.

On se s’en sortira pas en continuant à dire « C’est pas moi, M’sieur, c’est lui qui a commencé ! ».

Et je ne vois pas comment, frappé du sceau de la laïcité, on pourrait interdire aujourd’hui aux juifs de se promener avec leur kippa dans les lieux administratifs publiques, aux Sikhs de porter leur turban et leur barbe dans les transports en commun ou aux prêtres de revêtir la soutane où bon leur semble ! Chacun doit y mettre du sien.

Ayons le courage de revenir sur certaines décisions comme le port du foulard à l’école. Faisons preuve d’ouverture en l’autorisant pour toutes les matières générales, mais interdisons-le pour toutes celles qui ne sont pas compatibles avec la sécurité comme, par exemple, les TP de chimie, le sport (piscine y compris) et certaines matières professionnelles. Les exemptions de ces cours seraient impossibles et entraîneraient automatiquement pour ceux qui n’accepteraient pas ces règles l’obligation de quitter l’enseignement public. Ils iraient librement s’inscrire dans l’établissement privée de leur choix. Interdisons clairement les prières dans les rues et laissons librement les pratiquants assister  à l’un des différents services mis en place dans les lieux de cultes qui lisseront dans la journée cet afflux. Que ceux et celles qui n’acceptent pas de se faire soigner par un médecin du sexe opposé aillent librement dans les cliniques privées avec lesquelles ils auront au préalable mis les choses au point comme nous avons aujourd’hui un médecin référent, plutôt que de surcharger nos hôpitaux. Que ceux qui n’acceptent pas la promiscuité, le mélange avec les autres, dans nos piscines municipales ne se baignent plus et construisent librement leurs propres piscines privées. On comprendrait mal pourquoi des créneaux horaires seraient réservés à des communautés spécifiques alors même que la lutte contre le communitarisme doit être notre objectif.

Faisant cela, nous regagnerons tous une partie de nos libertés et nous serons sans aucun doute plus enclins à vivre en osmose avec d’autres cultures.

C’est peut-être ça la laïcité en fin de compte…

 

Didier WARET, 2011



04/04/2011
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