Du mariage pour tous (Titre à la Rousseau )
De quel droit, moi qui ne me suis jamais marié, aurais-je mon mot à dire sur ce sujet d’actualité ?
Avec raison, j’avais commencé à me dire que ce problème ne me regardait pas, que je n’en avais rien à faire, que cette loi passe ou pas m’indifférait complètement.
Et puis, finalement, l’esprit est plus fort que la volonté, mon cerveau, méticuleusement, rangeait les Pour et les Contre dans des colonnes très formatées, trop sans doute.
Par hasard, j’étais à Paris ce 24 mars 2013, jour de cette grande manifestation où se côtoyaient pêle-mêle, le gotha du monde réactionnaire, des traditionnalistes catholiques aux nationalistes d’extrême droite toujours prompts à fustiger le gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite (Voir photo en bas).
En ce qui me concerne, ma présence à Paris était purement culturelle, festival des arts martiaux, visite des catacombes, du palais de la découverte, et de bien d’autres choses encore.
Le dimanche soir, à la gare de Lyon avant de reprendre le TGV pour Aix, j’ai été surpris par ces familles venues manifester en nombre dans la capitale. Quel était le libre arbitre de ces bébés en poussettes, de ces écoliers à la coupe stricte, de ces collégiens embrigadés dans ce délire collectif du refus de la différence ?
Combien parmi eux se découvriront un jour prochain différents, eux-aussi, gays ou lesbiennes, et comment repenseront-ils à cette journée imposée ?
Moi, a priori, je ne suis pas concerné. Mes enfants respectent cette « normalité » cultuelle tout autant que culturelle. Mais ne dit-on pas que la culture est en constante évolution ?
Pas concerné disais-je, mais si tel n’avait pas été le cas ?
Je me suis bêtement mis dans la peau d’un parent qui découvre que son enfant est différent. Et là, l’égoïsme parle avant toute chose. J’aimerais quand même savoir que je pourrais avoir des petits-enfants ! Pas seulement par adoption, mais aussi des enfants issus de mes enfants, même si, pour cela ils doivent avoir recours à la procréation médicalement assistée, la fameuse PMA qui suscite tant de débats dans notre pays, alors qu’ailleurs, en Europe, des pays bien plus catholiques que le nôtre ont franchis ce pas depuis des années maintenant.
De cet égoïsme nait ma conviction : Oui au mariage pour tous, oui à la PMA.
© Didier WARET 2013
