Rêves et poussières

Rêves et poussières

Du mérite de la Savoie

Cette année marque les cent cinquante ans du rattachement de la Savoie à la France que certains, avec ou sans arrière-pensée, qualifient « d’annexion » puisqu’il s’agit bien d’un traité d’annexion à proprement parler. Cet anniversaire, comme souvent, est l’occasion de faire un bilan sur ce qu’apporte la France à la Savoie et aussi sur ce que la Savoie apporte à la France. Non savoyard d’origine, c’est avec un minimum d’objectivité que j’observe mon pays, la France, et ma région d’adoption, la Savoie, entendez par là, la grande Savoie, la Savoie-Mont-Blanc dont on parle de plus en plus. La volonté de nos aïeux d’intégrer la république était sublimée par le rêve d’appartenir à la patrie des libertés et des lumières tout autant que par rejet d’une dynastie perdue dans ses luttes intestines. Aujourd’hui, il faut regarder la vérité en face : que reste-t-il de ces libertés et de cette lumière éclairant le monde ? Chaque jour qui passe voit l’espace de nos libertés se restreindre un peu plus. Nous avons perdu le droit de fumer pour protéger le droit des autres (et je ne suis pas fumeur), le droit de boire raisonnablement (en 1980, la limite était d’un gramme deux, aujourd’hui vous êtes un dangereux délinquant au-delà de 0,5 g !), le droit de rouler vite quelque soit le contexte et même sur des autoroutes privées ! Les constructeurs automobiles mettent entre nos mains des engins toujours plus performants mais où et quand peut-on passer la cinquième ou la sixième vitesse censée réduire notre consommation ? Les tentations sont partout autour de nous et celui qui y succombe se retrouve manu militari en garde à vue avec une fouille rectale en cadeau d’accueil !

J’exagère à peine…

Chaque semaine les médias nous informent qu’untel a été mis en garde à vue, qui pour avoir traversé en dehors des clous, qui pour avoir voulu séparer des ados dans une bagarre, qui pour avoir manifesté dans la rue. A ce rythme-là, plus que le dérèglement climatique, j’ose à peine imaginer ce qu’il restera de nos libertés dans cinquante ans ! Avec suffisamment de recul, j’envie aujourd’hui les américains, surprotégés par leur constitution et je commence à comprendre leur refus de céder sur leur droit à posséder une arme.

Céder une fois, c’est ouvrir la boîte de Pandore et risquer de tout perdre petit à petit !

C’est hélas ce qui nous arrive. Nous nous laissons submerger trop souvent par l’émotion, par le politiquement correct, et nous abandonnons morceau par morceau notre espace de liberté.

Faut-il aujourd’hui demander notre rattachement à la Suisse, aux États-Unis, à Monaco au prétexte qu’il y a eu tromperie sur la marchandise ? Je ne suis pas loin de le penser.

Didier WARET



13/03/2010
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