Rêves et poussières

Rêves et poussières

Nos sales habitudes

Habitudes.

 

 

Erectus, Habilis, Cro-Magnon, Neandertal, Sapiens,

Sensible au froid, à la chaleur, au sable ou à la neige,

L’homme, cet animal étrange, s’acclimatait sans cesse,

A son environnement naturel, qu’il soit propice ou piège,

Développant, perspicace et ingénieux, les outils de sa survie,

Ou abandonnant parfois les siens quand frappait la maladie,

Sachant d’instinct qu’il était déjà trop tard pour sauver

Anciens, femmes, enfants, chasseurs que la vie a blessés,

 

Plus tard vint l’âge d’or des civilisations où l’homme,

Conscient de la force du nombre, adorait, de façon naïve,

Ces dieux invisibles, animal ou végétal, où la pomme,

Image biblique, préfigurait en fait l’origine instinctive

Du pillage et de la destruction de notre pauvre planète Terre.

Solidaire dans le malheur, famines, guerres, l’homme espère

Améliorer sa vie, celle de ses enfants et quand, idéaliste,

Enfin, il aboutit, c’est hélas pour devenir individualiste.

 

Aujourd’hui, spectateur amorphe de son propre destin,

Il s’habitue, jour après jour, au malheur de son voisin,

Oubliant qu’ici et ailleurs, d’autres ont faim, froid et meurent,

D’une Terre blessée qui reste encore notre unique demeure,

Consommant sans vergogne, épuisant les ressources

Dont il n’est qu’un dépositaire et la planète, la source.

Oubliant par habitude ou ineptie la fragilité humaine,

La terre, notre dernière demeure, peut se montrer sereine,

L’homme court à sa perte, suicidaire, elle le sait, je le sais,

Nous le savons tous, et chacun fait comme moi, il se tait.

 

Combien de temps encore pour que la Terre, malmenée,

Enfin débarrassée de nous, reprenne en main sa destinée ?

 

© 2008, Didier Waret

 



03/10/2008
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